Le confinement nous a incités à consommer moins, différemment et plus localement. Il nous pousse à réfléchir aux chaînes de valeur créées ou détruites par ce que nous consommons. Nous devons nous interroger sur les comportements inhérents à nos sociétés de consommation.
Les choix pléthoriques offerts par nos supermarchés sont-ils vraiment indispensables ? Doit-on laisser Amazon gouverner nos vies et nos envies ? Consommer des produits locaux et de saison ne permet-il pas de préserver et créer des emplois, de nous assurer une nourriture saine tout en valorisant le travail des agriculteurs ? Nos achats habituels sont-ils vraiment nécessaires ? Pourquoi devrions-nous assouvir nos désirs instantanément, est-ce réellement crucial ? Avoir une consommation plus sobre et raisonnée, est-ce vraiment un objectif insensé et inatteignable ?
Consommation et responsabilités
Nous pouvons tous contribuer à repenser le monde de demain, pour qu’il soit plus équitable, plus durable et plus agréable. Il n’est plus acceptable de se cacher derrière l’inaction ou l’inefficacité supposée des grands organes nationaux ou internationaux pour justifier son propre immobilisme. Nous sommes tous responsables d’agir pour créer le « monde d’après », qui se bâtit aujourd’hui, et les plus privilégiés ont un rôle majeur à jouer.
Leur première responsabilité est de réaliser qu’ils détiennent un pouvoir : le pouvoir de choisir son employeur, de remettre en question son impact et son utilité sociale, de mobiliser son entreprise pour l’intérêt général, de refuser le manque de considération et de respect, de dénoncer l’aberration du diktat français des horaires à rallonge, d’exiger que son employeur reconnaisse l’importance et l’apport de notre vie personnelle, de demander le maintien du télétravail pour une vie plus équilibrée et pour choisir son lieu de résidence au lieu de le subir, de contribuer à une véritable décentralisation. User collectivement de ce pouvoir permettra d’améliorer qualitativement sa propre vie puis de modifier les habitudes et comportements d’une entreprise, des salariés, voire d’une société. La multiplication des initiatives solidaires, poussées par l’État, des associations, des entreprises ou leurs salariés, pendant le confinement a montré le besoin de chacun de s’investir et la force de la coopération et de la solidarité.
La seconde responsabilité est d’acheter des produits dont le cycle de fabrication et de consommation sont en accord avec nos valeurs. De nombreux critères peuvent être mis en avant dans la manière dont on sélectionne ses produits : une meilleure qualité, un label renommé, des conditions de travail décentes, l’absence de composants polluants ou de perturbateurs endocriniens, une fabrication locale ou européenne, artisanale, avec des matériaux recyclés ou recyclables, en éco-conception, réparables, favorisant l’économie circulaire ou encore qui ont contribué à employer des individus en difficulté (troubles psychiques, réinsertion, handicap, etc.). Ce que nous consommons et utilisons quotidiennement façonne le monde de demain.
Il faut en permanence s’interroger sur ce que l’on achète. On nous a appris à décrypter l’analyse calorique d’un produit alimentaire, il est grand temps de s’intéresser à la description des ingrédients ou des matériaux, leur origine géographique, leur nocivité, etc. Certes cela demande un effort au départ, il faut se renseigner, mais l’investissement semble rentable puisqu’il doit nous mener vers un monde vivable pour tous à long terme…
Le pouvoir de la carte de crédit
Dans nos sociétés dites « développées » où tout peut se consommer avec un prix minimum et une rentabilité maximale, le pouvoir principal réside dans la carte de crédit. Grâce à elle, nous pouvons choisir où l’on fait nos achats, décider de contribuer à la relocalisation industrielle de notre pays, boycotter les produits ayant parcouru des milliers de kilomètres, privilégier des mobilités peu polluantes, réduire nos déchets, consommer moins mais mieux, refuser les emballages inutiles, modifier nos comportements alimentaires pour le bien-commun… Dépenser en conscience devient un acte responsable, militant et politique.
L’usage que nous faisons de nos cartes de crédit oriente les choix stratégiques des entreprises plus fortement qu’une interview, une pétition ou un « bad buzz ». Les plus privilégiés d’entre nous ont donc la capacité de faire évoluer la société grâce à leur important pouvoir d’achat. S’ils orientent ne serait-ce que la majorité de leurs dépenses vers des achats responsables, solidaires, durables, locaux et décents, alors les entreprises seront contraintes d’intégrer ce nouveau cahier des charges pour survivre. De nouvelles structures et de nouveaux métiers se créeront, la qualité responsable deviendra la norme et les prix finiront par devenir accessibles. Cela bénéficiera donc aussi aux plus démunis, aux invisibles, aux oubliés… c’est cela le ruissellement !
Enfin, n’oublions pas que nous avons la chance de vivre dans des démocraties, et que le bulletin de vote est vraiment utile, quelle que soit l’élection… Et si aucun programme politique ne vous convient, vous pouvez vous engager dans la vie politique !
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